samedi 4 juillet 2015

Getu He et Kung Fu Grandpa!

Mon ami aux parois. Il était très sympathique. Je l'ai surnommé Kung Fu Grandpa! Il avait une canne gossé avec des retailles de tuyau en pvc et m'a montré ds photos de Wolverine sur son téléphone quand il m'a vu grimper. ''Doit être la barbe'' me suis dis...

Pour les néophytes: en 2011 la compagnie Petzl a aménagé un site d'escalade enchanteur à proximité du parc national de Getu. La roche est sensationnelle (du beau calcaire pas trop poli), les longueurs sont parfaites pour des voies soutenues et exigeantes (35-40m), les inclinaisons aussi enfin bref, tous les éléments sont là. Sans parler de l'Arche. Ou plutôt LES arches de Getu.

Je vais laisser le vidéo du RocTrip faire le reste:



Anne et moi y avons passé une semaine et voici le compte rendu.

Départ de Yangshuo pour Guilin: 1 heure de transport. Dodo à Guilin. De Guilin, départ le matin en train pour Guiyang. De la station de train de Guiyang, transfert vers la station d'autobus où j'ai compris que j'étais capable, avec un  peu de raisonnements et de déductions, de comprendre le mandarin (pour les détails de l'épiphanie, ce sera au prochain billet). Du terminal de bus de Guiyang, parcours de une heure vers Ziyun où là, on commence vraiment à pénétrer dans la campagne chinoise: les routes poussérieuses de terre et de roches, les hautes herbes qui envahissent les bordures, les lampions accrochés aux fenêtres, les poules qui déambulent du champ à la cour à la cuisine (quoique la cuisine, je ne crois pas qu'elles la fréquentent par choix), les vignobles mêmes (!).

Et c'est à ce moment que bien des choses ont vraiment commencées...

D'abord, Ziyun, y a pas un occidental qui y va. Sauf...oui c'est ça, sauf les grimpeurs qui y transitent pour aller à Getu. On débarque du bus et c'est automatique: les locaux le savent que nos duffle bags contiennent harnais, corde et dégaines. Ils nous regardent, nous pointent la billetterie et nous disent: 'Getu?' avec le sourire chaleureux et édenté qui vient avec.

Getu He (et son atmosphère), c'est le village montagnard de Soul Mountain: le Vieux qui arpente la rue du village avec ses habits du Parti, qui sont propres et repassés. Le voile de brume qui s'arrache à la crête des montagnes le matin après le passage de l'orage. La rivière gonflée par l'écoulement des eaux vers son lit. La rivière où les femmes, dans Soul Mountain, vont se jeter pour mettre fin à leur vie - je crois que les contes chinois ont développé la tragédie avant les grecs peut-être?

Ils sont pleins de folklore, de contes, de légendes, de croyances, de coutumes différentes les villages de Chine. C'est taoiste, bouddhiste, communiste, name it.

Plus tangiblement parlant maintenant.

À Getu, il y a une rue, un dépanneur, une école et un resto. En se rendant vers celui-ci, on peut contempler les rizières et les villageois qui y bèchent jusqu'au coucher du soleil ou presque. Honnêtement, connaissez-vous un fermier/cultivateur/éleveur paresseux?

Si oui, c'est peut-être le gars de gauche, mais certainement pas celui de droite!

Au resto, il y a du chien sur le menu. On sait que c'est l'heure du souper lorsque le berger ramène ses chèvres en faisant parader le troupeau devant la terrasse. Les petites clochettes, la canne, les bêlements, les sabots tout y est.


La parade.

Lorsqu'un quatuor de clients commandent le poulet, la propriétaire va le cueillir par les pattes dans la cour, le ramène, le saigne, le déplume et le dépece devant les clients (et devant nous qui prenions le souper sur la table d'à côté). C'est comme ça. Oui bon, c'est comme ça parce que le comptoir, l'évier, la poubelle et la chaudière sont dans un coin à l'enseigne du resto à côté des tables, pas parce que c'est la coutume de faire ça devant les clients.

''Charley, sors el couteau!''.

Pour déplumer rapidement: tremper la bête dans la chaudière bouillante.

À Getu, si on veut manger frais le matin et les midis, on ne doit pas rater le camion à fruits qui descend de Ziyun en fin de journée (à peu près en même temps que l'école finit et que les jeunes rentrent à la maison - j'ai passé beaucoup de temps à observer le rythme des choses dans ce village). Il défile sur la principale portant une voix qui annonce, dans le haut-parleur, les fruits qui sont disponibles ce soir. On s'en sort avec des bananes, du raisin et un kilo de lychee pour 11 kwei. C'est environ 2 piasses.

On dort dans un sympathique endroit, avec des draps propres, une belle terrasse et une toilette turque.

Comment quitte-on un endroit aussi particulier? Oui bon d'accord - là encore s'agirait de dire pour être poétique qu'on ne le quitte jamais vraiment dans son esprit...bla bla bla.

Mais plus concrètement, c'est tout sauf compliqué: tu sors avec ton rucksack, tu t'installes sur le trottoir, tu sirotes ton petit thé tranquille et dans environ ving minutes, tu vas sauter dans le prochain bus qui va te ramener à Ziyun. Pas de besoin de réserver, de courriel de confirmation etc. T'as juste à lever la main. En chemin, pour dire aurevoir, tu peux te retourner vers les cliffs si tu veux.

Je l'ai fait et...ça fait pas mal. La grimpe? On a de jolies photos.

Niché entre les deux pics, Fish Crag
White wall, Pussa Yan et CMDI wall

Avec Getu prenait fin la grimpe en Chine et commençait une visite culturelle, vraiment, mais alors vraiment enrichissante. Prochain billet!

P.s. Vous savez quoi? Il a plu presque tous les jours à Getu. On n'a même pas pu traverser la rivière pour aller dans les arches et on y retournait quand même si c'était à refaire!

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