vendredi 3 avril 2015

Mount Doom, Tongariro

On a fait la randonnée du mont Tongariro par temps brouillon.

Mont Ngauruhoe
On ne pouvait que deviner ce qui se dressait devant nous. Les paysages, pour le peu qu’on ait vus, ne s’offraient que difficilement.

On jouait à 'Devine ce qui s'en vient' entre les deux cratères.
La marche commençait dans un champ de roches volcaniques. Elles était noires et coupantes mais ne scintaillaient pas. Certaines se dressaient comme des lames tirées de leur fourreau.

 L’ascension nous faisait longer le flanc du mont Ngauruhoe, pour ensuite nous faire passer entre les deux volcans: Ngauruhoe (dernière éruption: 1974) et Tongariro (dernière éruption: 2012).

Anne a eu chaud.
Sur le chemin, plusieurs pancartes avertissant les marcheurs de la difficulté de l’ascension (ou des dangers d’éruption).


Devant nous, un poids lourd, américain d’accent. Il devait avoir un bon 50 livres à perdre. Il lisait chacune des pancartes scrupuleusement. On ne saura pas s’il aura complété le sentier mais je lui souhaite: à simplement constater les conditions de sa respiration lors de ses foulées, je soupçonne que c’est le genre de réussite gratifiante pour l’estime.

Le sommet de la marche était enveloppé d’une brume épaisse. La pluie fine a recouvert et mon imper et mes pantalons sans trop que je puisse le constater. La descente était plaisante: c’était presque du slalom dans une poussière volcanique dense et fine. En bons hivernaux nord-américains, Anne et moi descendions rapidement à coups de talons bien enfoncés. On a laissé plus d’un touriste derrière.

Après les nuages, la pluie, le temps et le sentier gris, on a retrouvé un semblant de lumière, revu les plantes couleur de blé, les lacs azurs (pour ce qui s’offrait à nos yeux).



Ce fut un 20 kilomètres de marche bien plaisante malgré les conditions: on l’a fait côte à côte cette fois.

J’ai aussi été heureux de le faire dans ce brouillard croyez-le ou non. Car après tout, le mont Tongariro et sa région, ce sont aussi les lieux de tournage pour le Mordor de Sauron, le Mount Doom (vous ne trouvez pas que Ngauruhoe ait une petite ressemblance? :-)), et les landes de l’Emyn Muil, là où Frodo, Sam et Gollum voyagent.

Par temps gris et brumeux, cela recréait un peu l’atmosphère inhospitalière qui transcende les images du film. La Nouvelle-Zélande aura été le lieu idéal pour permettre d’apprécier la richesse de ce que l’esprit peut concevoir à la lecture du Seigneur des Anneaux (comme le dit Michel Onfray: ‘Tout voyage commence dans une bibliothèque’.), et le Seigneur des Anneaux aura été le véhicule parfait pour faire voir au cinéphile la splendeur de la Nouvelle-Zélande.

Pour emprunter à Ian McKellen, qui tient le rôle de Gandalf dans les six films, la Nouvelle-Zélande a ce quelque chose de ‘awful’, au sens de ‘full of awe’ - plein d’étonnement, et non pas ‘awful’ au sens de dégoût - lorsqu’on s’attarde à ses paysages.

Je l’ai vivement senti entre ces deux volcans. Prochain arrêt: Wharepapa, et la grimpe sur l’île du Nord!

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