samedi 18 avril 2015

La rue

Anne dormait encore. Je suis sorti en catimini. Le soleil se levait, la ville s’activait. C’était l’odeur que je voulais retrouver.

L’odeur d’une rue en Thailande.

C’est la chaleur qui fait ça. La volatilité moléculaire est dans le tapis. Ici, ce qui se fait proche de la rue, reste proche de la rue. 

L’huile de cuisson, l’essence, les moteurs de tuk-tuk, les épices, les piments forts, la coriandre et la lime (on fait des merveilles ici avec de la coriandre et de la lime), les squids, les porcs, les poulets qu’on fait rôtir, les oeufs, les nouilles, les légumes qu’on fait revenir dans le wôk.

La sauce au poisson.

J’ai souri. Dix ans plus tard, same same but different



(Vous ne la voyez pas mais ça, c'est la photo d'une odeur.)


Cabot errant se gratte le derrière de l’oreille, sort de la ruelle et navigue un R4 de mopettes qui circulent dans un sens et dans l’autre. B1 et B2 sortent de leur guesthouse la gueule fendue en deux. Les buckets de la veille tu te dis.

Chaufffeur de tuk-tuk X fait rugir son moteur et crache la fumée (du moteur et de sa cigarette) en te frôlant les pieds. Son pote Y, lui aussi chauffeur, qui se la coule douce les bras derrière la tête assis sur son banc de chauffeur justement, te regarde en disant: ‘Taxi you take my friend?’. 

Madame W qui se penche, les années se font lourdes sur le dos, et soulève son pull cart pour offrir des mango et banana shakes à 40, 50 ou 60 baht (ça dépend des humeurs) aux passants qui subissent les effets de la plaque de chaleur qui leur écrase le crâne (hey..c’est Chiang Mai en avril après tout; fais tellement chaud que t’as l’impression que la tôle pourrait fondre. 40 degrés hier chum.). 

Elle te regarde, ‘Ha sip baht for you, fifty baht you buy, good price.’

Oh que les gens auraient pu scruter ma dentition tellement je souriais. 

J’a pris une grande puff, une vraie.

Ce n’est pas la vraie Thailande. C’est la Thailande des thailandais qui vivent dans les quartiers où les voyageurs déposent leur sac. Y a pas de vraie Thailande: tu peux juste décider d’absorber, respirer, l’environnement. Autant que t’es capable.

Je suis retourné à la chambre, Anne allait bientôt se lever.

On vous revient avec Crazy Horse Buttress, le festival de Songkran et des photos.

Ah oui et autre chose: finalement, on s'en va en Grèce! On s'envole le 4 juillet de Hong Kong pour Athènes et on ira terminer notre voyage sur les parois de Kalymnos!

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