lundi 16 mars 2015

Kepler track et les champignons

On va se le dire tout de suite: deux journées de rando, à raison de 22 km (j’arrondis à peine) par jour, avec le matos de camping, on se l’est pas donné trop facile en partant. Surtout la portion de 3 heures en montée constante style face de singe le matin du deuxième jour.

En bas, les luxuriantes forêts de beech trees (beech tree = hêtre). Je me croyais dans les bois de Rivendell de Lord of the Rings. J’ai vraiment cru que j’y étais à la fin de la deuxième journée lorsque je suis arrivé sur les rives du lac Te Anau (eau turquoise évidemment: c’est un prérequis pour être un lac en Nouvelle-Zélande).

Le prérequis
Dans la forêt, les oiseaux chantaient et des oiseaux, y a que ça. Faut dire que la faune néo-zélandaise n’est pas très riche: après les oua-zeaux, les vaches, les moutons, les cochons et les chevreuils (tous des bêtes d’élevage), t’as pas mal fait le tour.

Aucun prédateur (terrestre on s’entend).

Être une brebis en Nouvelle-Zélande doit être un des seuls contextes existentiels possibles où un nuage de ouate à quatre pattes puisse intérieurement se dire: fuck you le loup. Et ne pas s’inquiéter outre mesure.

Ah non j’oubliais. Y en a un prédateur: les autorités du parc en ont placardé des photos dans les sentiers. Le stoat. Un genre d’hermine qui, à ce qu’on a compris, dévore en quantité substantielle les oeufs et menace la survie de certaines espèces de volatiles.

À preuve, dans un hut, un tableau sermonnant: The only good stoat is a dead stoat. Pour s’en défaire, on épand du cyanure de potassium à coups de vols d’hélicoptère.

En altitude, on change de paysage et je vais laisser les photos parler d’elles-mêmes. Les sentiers sont exposés au vent, et c’est rafraîchissant. Les vues en plongée sont enivrantes.



 Après avoir surpassé la ligne des arbres et tourné nos regards vers le bas, on a eu notre moment fuck yeah.

Moment fuck yeah panoramique.

Kepler Track a aussi été un peu plus difficile pour l’esprit d’équipe je vous avouerais.

Normalement, je suis, dans le couple, Capitaine Bonne Humeur, tsé le genre ‘lâche pas ma blonde, t’es presque rendue’ ou encore je monte la tente avant que ma douce arrive pour qu’elle puisse s’étendre sans se faire harceler par les moustiques (Anne Chouinard déteste viscéralement les moustiques. Quoique...je ne connais personne qui les apprécie non plus, raison d’être donc du viscéralement).

Mais là, le poids du sac à dos n’aidant pas, je concède que j’ai peut-être été impatient pour le selfie de rigueur au sommet et que j’ai peut-être disons été au devant et dans ma bulle lorsque dans les sentiers.


Y a du matériel à buzz dans les sentiers aussi. Non, on n'a pas testé.

En conclusion: ça été un peu plus rough que prévu (pour moi), c’est à travers les obstacles qu’on grandi (bin quint...) et la plupart des photos qu’on aura de moi sur Kepler Track seront des photos de dos.


Ou dans les toilettes aériennes. Mais ne vous méprenez pas, ce n'est pas tout à fait une bécosse, c'est une capsule de secours d'un vaisseau spatial oublié par des extra-terrestres. C'est Ripley qui nous l'a dit.

Quand j’ai consciemment pris conscience du fait que j’étais entrain de constater qu’elle était vraiment habillée comme ça le matin du deuxième jour - il a été rough, le matin du deuxième jour, j’ai cru que Anne s’était déguisée en lac - tsé, le turquoise, le prérequis, toute la patente. Elle m’a expliqué que c’était plutôt son habit de schtroumpfette des bois.

Au retour, j’ai dû faire du pouce du point A au point B pour aller récupérer le vaisseau. J’ai été embarqué par un bon samaritain à bord d’une carcasse de taule roulante. Tsé...le genre à mettre des tyraps (eh bin...tyrap s'écrit vraiment comme ça en français) sur le hood pour l’empêcher de lever? 

Je vous jure le volant, c’était un tuyau. Le gars était sur son chemin pour aller faire une job de peinture. Pendant qu’il montait et descendait le pinceau, il apprenait le mandarin dans son ipod.

Il m’a mentionné qu’il y a maintenant 43 ans, il était venu en Nouvelle-Zélande pour un weekend et il y est encore. Long weekend qu’il m’a dit. Je le trouvais fort sympathique.

J’ai pensé à nos deux jours de rando et me suis dit: ‘moi aussi’.

Et je recommencerais quand même demain matin! Prochain stop: le mont Cook!

4 commentaires:

  1. Wow ! Les champignons sont trop beaux, la mycologue amateur en moi est fasciné :) Avoir su je vous aurais prêter mon LIVRE d'identification des champignons !!! hahaha xxxxx

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  2. Anne dit: pas un livre! Ahah!

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  3. Nicolas3/19/2015

    C'est bien beau les toilettes aériennes, les champignons et les mouettes muettes...Mais à quand les premières photos de grimpe ? ;-)

    Nicolas

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  4. oh ça! faudra penser à la caméra la prochaine fois qu'on va au crag! bientôt promis!

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