Abel Tasman

Abel Tasman. C’était le pré-coup-de-coeur de Anne (pré comme dans anticipé. Tsé, un genre de truc que tu sais qui va être cool. C’est un peu la même affaire que le méta-confort. Bref.), suite aux conseils de Geneviève et James.

On a aussi suivi les conseils de Céline et on a take a kayak pour s’y promener.

Dans le dernier billet, je vous parlais du petit nordet qui nous fouettait un peu plus que la face. C’était une erreur, mon erreur en fait. 

Ce n’était pas le nordet à Kaikoura. Le nordet, le north easterly wind, c’était la première journée de kayak à Abel Tasman. Beaucoup de pluie, de vent, de belles grosses vagues. 

Anne Chouinard qui a le mal de mer prenait ses pilules contre le mal de mer (j’ai bien sûr été mis au courant des faits une fois au large. Le genre: ‘Chéri, si je m’endors, c’est la faute à mes gravols.’).

My heart will go on.

Le premier soir, on a campé sur un très joli site le long de la plage. Des randonneurs y passaient (on peut traverser le parc à pied et certains des sentiers peuvent être franchis seulement aux heures de marée basse). J’étais content d’avoir traîné ma bâche.

C'est parfois long à monter, mais c'est pratique, une bâche.

 Le soir, on a fait une ballade scientifique. On a commencé par inspecter la grotte à l’extrémité est. On y a vu de près, très près, en fait aussi près que quelqu’un est capable de se mettre l’index devant les yeux, des vers luminescents qui illuminaient la pénombre.

Ensuite on s’est rendus jusqu’à l’extrémité ouest. Regarde Anne, tous les oiseaux viennent se promener de ce côté-ci, je crois que je viens de comprendre pourquoi: y a un courant d’eau douce qui se déverse dans l’eau salée, ça doit être riche en nutriments pour les bestioles à plumes.

T’as raison. Sais-tu comment on appelle ce type d’eau où l’eau douce rencontre l’eau salée? (Je vous l’ai dit que c’était une ballade scientifique). Euh non (mais à moi-même: ‘’de l’eau dure, de l’eau douce, obligés de la mettre dans un verre mettons? Pérusse...’’).

On appelle ça une eau saumâtre.

Saumâtre comme dans saumure.

Ah tiens. Est-ce que c’est de là que vient l’adjectif pour une couleur saumâtre?

Hihi non mon amour. On dit couleur saumon.

Essaie pas de m’avoir avec ta mécanique chromoquantique Chouinard, un saumon, c’est un poisson. Bon.

Le soir, Anne Chouinard a rêvé (ou plutôt, cauchemardé) que des canards envahissaient la tente et nous piquaient notre bouffe (la bouffe était dans le compartiment étanche du kayak).

Voleur de bouffe.

Voleur de gear.

Son cauchemar lui aura presque amené la vérité: c’est une souris qui essayait de se grignoter un chemin devant la porte de la tente. Elle s’est réveillée à temps: la bouffe n’est pas disparue et les canards sont restés dans les cauchemars.

Au réveil le lendemain, pas de soleil mais pas de pluie. Nos voisins, aux antipodes du concept randonnée fast and light, ont constaté que pas une, mais deux souris s’étaient figurativement allongées à leur côté pour la nuit.

On a pris l’eau par marée haute. Plus compliqué de lancer l’embarcation à cause des vagues. On a pagayé quelques heures le long de la côte, sur une mer presque d’huile. C’est méditatif pagayer je trouve. Sommes allés voir des phoques qui chillaient sur les îles.

Arrivés sur notre plage de camping, nous partagions le site avec des locaux qui ont fait découvrir à Anne un petit festin: des moules! Il y en avait toute une ribambelle sur la plage!

Anne est allée se faire une petite collection sur la plage et cette photo vous dira le reste:

Nous avons finalement recroisé le soleil le matin du troisième jour.

On a voulu en profiter alors on a coupé notre journée de transport, pris la route (courte) pour Nelson, épicerie, les inter-qui-nettent, trouve un camping, hop au camping, dodo tôt.

On s’embarque pour l’île du Nord, je trouve toujours ça très poche que Esquif ait fait faillite et je crois que les Bruins sont en voie de manquer les séries?